À pied

Jadis entourée de son cimetière, l’église de Rouvroy, dédiée à saint Martin, a été presque totalement reconstruite en style néogothique en 1856-1857. Elle a toutefois conservé la tour et le clocher d’un ancien sanctuaire, seules parties concernées par la mesure de classement. Sise en hors d’œuvre, cette tour de plan carré compte deux niveaux séparés par cordon profilé en tore, une moulure demi-cylindrique. Elle est recouverte d’un parement cimenté en faux-appareil qui imite des moellons et est renforcée par des ancres sur sa face sud. Elle se dresse sur un soubassement saillant en calcaire bajocien, une pierre tendre formée au Jurassique moyen et que l’on trouve en abondance en Lorraine et dans les Ardennes françaises. Le portail néogothique a été taillé dans le même matériau et forme un arc brisé. Il permet d’accéder à l’église depuis la face ouest de la tour et est sommé d’une croix. À son aplomb, au milieu du second niveau, on trouve la date de 1709 gravée sur un socle portant une statue de saint Martin, placé sous un dais en arc brisé couronné d’une corniche. On trouve quelques rares et discrètes ouvertures sur cette tour : un oculus sur la face sud et deux baies en plein cintre garnies d’abat-son au second niveau. Au bas de la face nord, on découvre une niche plate en accolade qui pourrait avoir été installée à l’emplacement d’une ancienne porte. Elle abrite la stèle funéraire de la famille de Franque portant les dates de 1793 et 1822. Au sommet de la tour, une corniche calcaire supporte le clocher. Celui-ci prend la forme d’une flèche bulbeuse à huit pans de trois niveaux. Recouverte d’ardoises, elle est surmontée d’épis de faîtage bulbeux portant une croix et un coq en fer forgé.

Le reste de l’église comprend une nef de trois travées cantonnée de contreforts et éclairée par des fenêtres en arc brisé. Les mêmes baies éclairent le chœur, aussi haut que la nef bien plus étroit et ne comprenant qu’une travée. Il est terminé par un chevet à trois pans. À l’intérieur, on admirera une tribune d’orgue gothique surplombant la porte de la nef.

Classement comme monument (tour et clocher) le 6 février 1970