À pied

Sanctuaire mentionné pour la première fois dans les textes en 1199, l’église de Montquintin a fait office de chapelle castrale pour la seigneurie et a également été incorporée dans les possessions de l’abbaye de Châtillon entre 1295 et 1544. Elle a été bâtie en moellons de calcaire bajocien, une pierre tendre formée au Jurassique moyen et que l’on trouve en abondance en Lorraine et dans les Ardennes françaises. Elle se situe au point culminant d’une butte dominant la vallée du Ton, caractérisée par un groupement patrimonial monumental inhabituel pour la région. L’église voisine en effet avec un château, une ferme seigneuriale, une ferme castrale et un colombier, tous classés. Le sanctuaire présente l’aspect d’un édifice trapu, entouré de son cimetière enclos formant une vaste terrasse artificielle. On y trouve une tour, à l’ouest, une nef de trois travées, une chapelle seigneuriale au nord-est et un chœur de deux travées greffé par deux sacristies et terminé par un chevet à trois pans. L’église, de style roman, a été bâtie entre le XIe et le XIIe siècle. De cette époque subsiste la tour trapue de trois niveaux, dont le rez est voûté d’un berceau légèrement surbaissé. L’étroite nef unique et le chœur simple, au plan indéterminé, sont également romans. Durant l’époque gothique, probablement dès le XIIIe siècle, une chapelle seigneuriale de plan carré est accolée contre le mur nord de la nef. Épaulée par des contreforts, elle est éclairée par une haute fenêtre à remplage flamboyant formé de deux jours trilobés sous un quadrilobe. À l’intérieur de la chapelle, on trouve un voûtement d’ogives à nervures profilées reposant sur de courtes colonnettes circulaires à base octogonale. Une clé de voûte est ornée des armoiries des de Ville, seigneurs de Montquintin entre 1397 et 1497. Après plusieurs siècles, l’église subit de premières modifications au XVIIe siècle : élargissement de l’ancien vaisseau pour former une nef au plan presque carré, percement d’une nouvelle porte en plein cintre dans la face sud de la chapelle seigneuriale. Au XVIIIe siècle, on procède à la construction d’un nouveau chœur de deux travées et de son chevet à trois pans, éclairé en son centre par deux baies. L’intérieur est couvert de deux voûtes d’ogives dont l’une des clés porte la date de 1771. À cette époque, une nouvelle porte est percée dans la tour. Les murs des collatéraux sont reconstruits et dotés de fenêtres similaires à celles du chœur.

Classement comme monument le 25 octobre 1938