À pied

En 1258, l’éperon de Géronsart est élevé en ville neuve par le comte de Chiny et l’abbé d’Orval. C’est la fondation de Gérouville, qui se développe autour d’un îlot central composé de l’église et du presbytère. Le village possède la particularité de s’être étendu selon un plan en damier. Les maisons se sont construites le long de quatre rues parallèles entrecoupées de perpendiculaires. Aujourd’hui, on y trouve un habitat groupé, constitué essentiellement de maisons agricoles mitoyennes des XVIIIe et XIXe siècles, aux façades crépies et alignées derrière de larges usoirs. Typique de la Gaume, l’usoir désigne l’espace compris entre la chaussée et le bâti. Plusieurs édifices sont classés, comme c’est le cas pour cette ancienne fermette bicellulaire datée de 1724 au linteau de la porte. Le logis est agrémenté d’une porte à décor populaire d’inspiration baroque, que l’on peut rapprocher de celui de la maison classée située sur la place de l’Église, bien que le décor soit moins exubérant ici. La porte est encadrée de piédroits à chapiteaux toscans dont les bases et les ressauts sont frappés d’une ammonite, un fossile de mollusque. Les angles sont adoucis d’un corps de moulure retourné sur le linteau bombé dont le front est orné d’un rinceau et du millésime. Des rosettes figurent aux extrémités et, à leur aplomb, sont ornées de sphères. L’entablement à corniche est amorti par un édicule à niche placé entre des volutes. Des colonnettes supportent un petit fronton échancré et mouluré avec un pot à feu et des volutes. À droite, le logis est éclairé par une travée de fenêtres à linteau droit. À gauche, on trouve les anciennes dépendances agricoles, percées au rez-de-chaussée d’une porte d’étable au linteau bombé. Celle-ci est flanquée, à sa gauche, d’une petite fenêtre surbaissée en briques et d’une entrée de poulailler fermée d’un petit volet.

Classement comme monument le 2 décembre 1982