À pied

La ville neuve de Gérouville a été créée en 1258 par le comte Arnoul de Chiny et l’abbé d’Orval Henri de Bouillon, sur un site stratégique, l’éperon de Gérousart. Propriété de l’abbaye, le village primitif s’est développé autour d’un îlot central formé par la place, l’église et le presbytère. Le site comprend des vestiges de son passé d’Ancien Régime parmi lesquels cette ferme, appelée grange aux dîmes. Le dîme était un impôt ecclésiastique correspondant à un dixième des revenus ou des récoltes. Les paysans devaient ainsi fournir au propriétaire, l’abbaye d’Orval, un dixième de leur production, notamment de grains. Ce dernier avait besoin d’endroits pour stocker le produit de ces impôts ; c’est l’origine du nom des granges aux dîmes. Celle de Gérouville se dresse au nord du presbytère qu’elle prolonge. Au rez-de-chaussée, on trouve un logis, prolongé d’une travée dans un second corps de bâtiment, d’un seul niveau et formant un L en retour d’équerre. Le logis abritait des dépendances, dont une étable ouverte sur la cour intérieure par une porte basse. À sa droite, on remarque une petite fenêtre rectangulaire à barreaux et un guichet de poulailler. Vient ensuite une avancée de grange, caractérisée par sa porte charretière à linteau droit. En retour d’équerre, le second bâtiment servait de remise à voitures. Il ménage, vers le jardin, un passage couvert fermé d’une porte à encadrement de bois. Côté rue, affleurant le mur de clôture de la propriété, le mur-pignon est ouvert d’une entrée charretière surmontée d’un jour en forme de losange. Les deux bâtiments sont protégés par des bâtières d’ardoises.

Classement comme monument le 17 mars 1980