Patrimonialement parlant Remoiville est très intéressant. L’église Saint-Jacques est le seul édifice religieux sous cette titulature. Le village faisant partie d’un des nombreux chemins de la route menant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Sur la route menant au cimetière est placé l’un des rares calvaire en pierre du Pays de Montmédy. Les colonnes d’entrée du cimetière sont ornées d’une inscription « Hodie Mihi Cras tibi » signifiant « Aujourd’hui moi, demain toi ». Ces quelques mots latins sont une mise en garde très à la mode aux XVIIIe et XIXe siècles dans le courant humaniste.

L’histoire ancienne de Remoiville n’a pas la notoriété de ses voisines, Jametz ou Louppy, mais elle leur est très liée. Son appartenance à l’abbaye de Juvigny, au seigneur voisin, lui vaut par exemple le campement sur son territoire de la cavalerie de Charles III, duc de Lorraine, lors du siège de Jametz à la fin du XVIe siècle, avec toutes ces exactions. Peu après, en 1603, c’est aussi à Remoiville qu’une femme du village est brûlée vive, pour crimes de sorcellerie. 

Par ses vanités et ses références à la mort, ce courant artistique souligne que la vie tient à peu de chose. Près du cours d’eau du Loison, est élevé un lavoir à trois bassins. Unique dans le Pays de Montmédy et rare à l’échelle nationale, l’un des bassins est aménagé sous la route en dessous d’une arche en plein cintre. Enfin, les maisons lorraines du village du XVIIIe et du XIXe siècles sont essentiellement des fermes aux grandes portes charretières et des maisons d’ouvriers plus modestes avec peu d’ouverture. Les noms des rues témoignent d’un passé culturel et bâti qui n’existe plus de nos jours, tel que la rue du Moulin, la rue du Port ou bien le chemin de la Corvée.