L’église date de 1736, pour la nef et le chevet. Son clocher est une tour fortifiée du XVIe siècle qui sert sans nul doute de refuge pendant des périodes troublées. Au deuxième étage, on y découvre des bretèches, petites avancées trouées en surplomb au-dessus des portails, qui permettent aux réfugiés à l’abri de lancer des projectiles à la verticale sur l’ennemis. 

Le promeneur qui, venant de Chauvency-le-Château, emprunte la rue principale, la rue Damée, jusqu’à la fin des habitations, peut croire à un village rue. Un large usoir, devant les maisons mitoyennes, rappelle le temps des tas de fumier et des grandes piles de bois, avec l’église et les bâtiments religieux au milieu. Les fermes à porte charretière et de grandes maisons jouxtent les modestes demeures des plus pauvres. Même cohabitation sociale à droite du ruisseau vers la rue des Chênes, où un linteau de porte très ouvragé est daté de 1729, mais les maisons sont accolées en îlots discontinus, délaissant la zone basse, le Pâquis, autrefois réservé au troupeau communal.

Le nom de Chauvency-Saint-Hubert provient directement de l’abbaye Saint-Hubert autour de laquelle les habitations se sont greffées. Les moines se sont implantés dans ce territoire en 955, respectant la règle de saint Benoît en alternant prière et méditation avec culture des terres, travaux littéraires et enseignements. C’était un ordre riche et savant, il dépend de l’abbaye de Saint-Hubert en Belgique actuellement. Leur puissance, leur autorité est grande, le volume de leur bâtiment le prouve. La très grande maison au début de la rue de l’église est à l’origine la maison du cellérier, intendant des moines, avant de devenir le presbytère. Elle a peu d’ouverture, on y entre par son jardin protégé par son vieux mur et un portail cintré. Non loin, l’ancien prieuré du XVIIIe siècle s’impose. C’est une magnifique bâtisse flanquée de deux tours avec un perron central, une grande porte surmontée d’une imposte à petits carreaux et d’une corniche aux grandes fenêtres. Ses caves servent de prison pendant un temps. L’abbé de Saint-Hubert et son prévôt ont droit de haute justice. Ils peuvent donc juger les affaires criminelles.